Le rideau est tombé hier sur les JO d’hiver de Turin

Le départ pour Bentoumi, mais pas l’arrivée

Le skieur de fond algérien Noureddine Bentoumi n’a pas été au terme de la course du 50 kilomètres libre, groupée, hommes des jeux Olympiques d’hiver de Turin, hier, lors de la dernière journée des compétitions, avant la cérémonie de clôture qui s’est déroulée en soirée.

Le skieur algérien a fait les frais d’une clause du règlement qui stipule qu’un concurrent qui risquait d’être dépassé par le peloton de tête de la course était éliminé dans le stade quatre kilomètres avant d’être rejoint. On compte 79 concurrents (il y avait 3 forfaits) qui ont pris le départ en ligne du 50 km pour s’élancer sur le parcours de Pragelato qui a abrité toutes les disciplines du ski nordique dont le ski de fond.

La veille de la course, Noureddine Bentoumi qui avait le dossard n°80 déclarait sur son blog, à propos de cette mesure réglementaire : «Il y a un risque qu’on se rencontre avec les meilleurs dans le stade donc, pour faire simple, ils ont décidé d’éliminer les coureurs avant qu’ils se fassent rattraper ! Ne cherchez pas la logique, y en a pas. Ne cherchez pas l’esprit olympique y en a pas non plus». Bentoumi n’était pas le seul skieur à avoir fait les frais du règlement de la course, puisque pas moins de 16 concurrents ont été mis hors course hier, dans le 50 kilomètres libre, remportée par l’italien Giorgio Di Centa, en 2 h 6 min 11 sec 8/100e. Une victoire arrachée à l’issue d’un sprint époustouflant, qui a permis à l’italien de remporter l’or olympique et de battre le russe Eugeni Dementiev de 8 petites centièmes de secondes. Il s’agissait, en fait, d’une course de 50 km, donc la victoire s’est jouée comme dans une finale olympique du 50 m nage libre. Le bronze est revenu à l’autrichien Mikhaïl Botvinov avec 1/100e de seconde sur le second et 9/100e du vainqueur.

Noureddine Bentoumi a, donc, été mis disqualifié à mi-course, soit entre le 20e et le 26e kilomètre. Au kilomètre 20, il occupait la dernière place, accusant un retard de 11 min 13 sec 8, avant de quitter la course. Avant cela, l’écart se creusait de manière sensible entre Bentoumi et le groupe de tête. Au kilomètre 16, alors qu’il occupait la 77e place de la course et qu’il y avait déjà 5 abandons, l’écart était de 8 min 35 sec 8. L’écart se creusait progressivement que la course avançait et, donc, les chances de voir Noureddine Bentoumi franchir la ligne d’arrivée s’éloignaient.

C’est ainsi que le rêve de notre skieur aux JO de Turin a été quelque peu terni par un règlement qui n’arrange pas les skieurs que l’on qualifie «Petites nations du ski» dans le circuit international de la glisse et de la fédération internationale de ski. ceci étant dit, la compétition de haut niveau a ses exigences et ne peut s’encombrer d’états d’âme. Le rideau est tombé hier sur les jeux Olympiques d’hiver de Turin qui ont vu l’Algérie participer avec deux athlètes. Outre Bentoumi, il y avait également la jeune Douibi Laura Christelle qui a pris part à la descente et au Super-G dames. Douibi a réussi à terminer les deux courses dans lesquelles elle était engagée. A 20 ans, elle est venue chercher l’expérience.

Elle a réussi à marquer sa présence. Dommage pour Noureddine Bentoumi qui va certainement continuer à se battre dans le circuit pour poursuivre sa carrière. Ce n’est pas à nous de porter un jugement sur la participation algérienne aux JO d’hiver de Turin, mais aux techniciens (s’il en existe) de la fédération algérienne de ski et des sports de montagne. Une fédération qui s’est rendue à Turin en catimini, sans aucune annonce aux médias. Ce qui risque fort de donner un impact complètement négatif à cette participation aux JO, alors que la situation de ce sport en Algérie est des plus critiques en raison, notamment, d’une équipe dirigeante complètement éloignée des skieurs et grimpeurs algériens. Et le fossé se creuse de plus en plus : plus de championnat d’Algérie de ski, pas la moindre opération d’escalade, pas de matériel, pas de formation, etc.

Mais, il y a tout de même 2 millions de DA de subvention et des milliers de francs suisses dont profite une petite poignée de dirigeants de la FASSM. Des dirigeants qui n’apportent aucune valeur ajoutée, alors qu’ils sont en place depuis plus de 25 ans pour certains. A qui ont profité les JO de Turin ? Et à qui vont-ils profiter surtout ? Attendons de voir pour poser ces questions.

Source Par Abdou Seghouani 27 février 2006

Photos de Nourredine Bentoumi

Nourredine Bentoumi avec Christelle Douibi

Le site internet de Nourredine Bentoumi : http://nbentoumi.free.fr en vous rendant sur le forum du site vous pourrait lui laisser un message d'encouragement...