Algérie - Hamida Karim : Le maître à jouer du Mouloudia
A El-Hamri, l’école Avicenne restera un témoin de l’histoire du MCO, là où ont mûri les Fréha, Karim Hamida, Nehari Bouabdallah et la plupart de leurs coéquipiers. Avant cette période bénie, il y a eu tout de même le terrain «El Aoussedj», là où sera implanté plus tard le stade Zabana.
Karim Hamida a également affiné sa technique sur le fameux terrain BP, son père ayant déménagé d’El-Hamri au quartier Victor Hugo, où il avait acheté une maison de maître. Hamida estime que c’est là qu’il a appris à travailler son endurance, car, pour la technique, c’était inné dès la plus tendre enfance.
Il se souvient que pour amasser l’argent nécessaire à l’achat d’une tenue et d’un ballon, ses copains de jeu et lui-même n’hésitaient pas à récupérer les matières recylables comme le cuivre pour les revendre au marché aux puces.
Retenu aux essais à la JSSE en minimes et au FCO en cadets, Karim Hamida, en raison des longs déplacements, se contentera des interminables parties sur le terrain d’El-Aoussedj. Ce fut ensuite le RC Victor Hugo et les nombreuses rencontres amicales livrées à Es-Sénia, Hassi Bounif et Sidi Chami, avant le fameux Mouloudia du faubourg Bastié avec les Kacher, Kada Djellal, Chalabi, Mekalèche, Benyamina, Ziani, Chahmi, Hamid et Ghalem Mokhtar.
Le MCO accueille les meilleurs de cette phalange où figure Hamida.
C’était parti pour une longue et belle aventure qui s’est achevée en 1975, exception faite d’une saison passée au NARA avec Raïs, Guemri, Bessi, Madani «Babalou», Ouafi et Belahcène, le club ayant Kaddour Bekhloufi comme entraîneur. Redoutable buteur en dépit d’un «physique» moyen, Hamida aura été l’une des figures marquantes du MCO durant de nombreuses saisons. Il peut être légitimement fier de son parcours...
Amertume
Retraité de Naftal, Karim Hamida continue de travailler au sein de l’entreprise Djebbari, «comme employé», dira-t-il. En fait, et même si sa modestie doit en souffrir, il occupe un poste de responsabilité avec toutes les contraintes que cela comporte. Son employeur sait qu’il a en Hamida un collaborateur intègre, fidèle et sérieux.
Hamida a-t-il été trop modeste dans sa carrière et dans son parcours ?
On peut répondre par l’affirmative, car son talent de joueur n’a pas été éclairé par les feux de la rampe, comme ce fut le cas pour d’autres joueurs de sa génération.
Les observateurs estiment qu’il a été le «faire-valoir» idéal de ses coéquipiers, et notamment de Fréha. Il est vrai qu’une «complicité tactique» existait entre ces deux joueurs qui ont fait les beaux jours du MCO.
Fréha avait un jeu de tête redoutable, alors que Hamida, balle au pied, représentait un danger permanent pour les défenseurs adverses. On n’est pas donc surpris de voir ces deux joueurs figurer en bonne place dans les classements des buteurs au cours des décennies 60 et 70.
Aujourd’hui, un peu amer, il dresse le bilan de sa carrière. «J’habite toujours la maison achetée par mon défunt père et je joins les deux bouts avec l’emploi que j’exerce actuellement.
Nous sommes nombreux à avoir brillé en football et on nous a oubliés totalement. On dirait que l’amnésie a touché les esprits des gens qui nous ont connus et qui savent ce que nous avons réalisé. Et pourtant, jamais je n’ai fait de chantage lorsqu’il fallait signer. «J’ai toujours été disponible pour le club et je n’ai jamais triché».
Visiblement, Hamida reste déçu car la marginalisation est devenue banale de nos jours et il en souffre. Que l’on ne s’y méprenne pas, Hamida est à l’abri du besoin avec sa pension et la paie qu’il reçoit de son employeur actuel. Il évoque le cas de ses anciens coéquipiers tombés (comme lui) dans l’oubli.
«Trop de joueurs sont dans le même cas, et cette situation est à mes yeux pour le moins répréhensible. Ceci concerne les clubs de l’Ouest plus spécialement», clamera-t-il. En tout cas, et durant plusieurs saisons, Karim Hamida a troqué sa tenue de footballeur pour le costume de secrétaire général du MCO.
Tout le monde n’a eu qu’à se louer de ses services, car il a entretenu d’excellentes relations avec les structures étatiques et sportives.
Résumons : Hamida a été un grand footballeur et un excellent dirigeant. Nul ne pourra dire le contraire. Et surtout, il n’a jamais changé, car toujours modeste et d’une sociabilité exemplaire.
Cela devait être signalé.
Reconnaissance
Dans le même ordre d’idée, il soulignera la valeur et le dévouement des dirigeants tels Bessol, Missoum, Belazreg, Bentabet, Benabed, Megueni, Gacem, Bentaleb, Miloud Chérigui, les frères Fréha, Arroumia et tous leurs collègues.
«C’était de grands messieurs», dira-t-il.
Photo
Le président de l’ES Sétif, Serrar, était dans sa jeunesse un fan de Hamida. Lorsque les deux hommes se sont rencontrés l’année dernière à Alger, ils se sont photographiés à la demande du boss de l’Entente. «C’est un homme serviable et disponible», précisera Hamida.
Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com
D'apres Le Quotidien d'Oran (www.lequotidien-oran.com). Par Adjal Lahouari. Le 21 octobre 2008.
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