Amirouche Aït Hamouda
De son vrai nom Aît Hamouda, il naquit, le 31 octobre 1927, au village de Tassaft Aguemoun, dans le Djurdjura. Issu d'une famille pauvre, il eut une enfance et une adolescence particulièrement difficiles durant lesquelles prit forme son aversion pour le colonialisme.
C'est ainsi qu'il adhéra à toutes les initiatives nationalistes auxquelles il put participer. En 1950, il entra au MTLD (Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques.) Ses activités le firent remarquer par la police coloniale, qui l'arrêta la même année et lui infligea une interdiction de séjour à Alger.
Plusieurs fois contrôlé, arrêté ou inquiété par les autorités, il décida, en 1954, de se rendre en France, où il reprit contact avec le mouvement nationaliste. A la fin de l'année, il regagna le pays et fut parmi les premiers à répondre à l'Appel du 1er novembre 1954. Ses antécédents politiques et sa connaissance de la région font qu'il se voit confier de grandes responsabilités dans l'organisation de la lutte armée en Kabylie.Après avoir occupé plusieurs postes, il est désigné comme commandant de la zone qui deviendra par la suite la wilaya III.
En quelques mois, il se retrouve à la tête d'une organisation militaire puissante qui multiplie les opérations contre l'armée française et l'administration coloniale. Très vite, les commandos dirigés par Amirouche acquièrent une grande réputation et, s'ils sont insuffisamment équipés, on leur reconnaît une grande efficacité et une exceptionnelle mobilité.
Tout cela vaudra à Amirouche d’être chargé de la protection du Congrès de la Soummam (20 août 1956.) Une partie des unités qu'il commande se positionnera autour du lieu du congrès (Ifri, commune d'Ighzer-Amokrane) tandis que l'autre partie s’engagera dans de multiples accrochages avec l'armée française pour faire diversion.
Pendant ce temps, Amirouche participe au congrès et contribue avec les autres chefs de la Révolution à définir les structures politiques, administratives et militaires du pays. Le congrès achevé, il rejoint son quartier général et entreprend d'organiser ses unités selon les recommandations retenues.
Les combats reprennent de plus belle dans la wilaya III et, en dépit des ratissages à grande échelle et de la mobilisation de moyens colossaux par l'armée française, chaque mois qui passe laisse un bilan impressionnant en embuscades, attentats et opérations diverses.
On signale Amirouche et ses unités en plusieurs endroits à la fois! Mais les difficultés ne manquent pas: l'armée française déploie des milliers d'hommes; des dizaines de villages sont rasés, coupant dans certaines zones les moudjahidines du soutien actif des populations alors déportées; les munitions viennent à manquer...
Amirouche décide alors, avec Haouès, chef de la wilaya VI, de se rendre à Tunis pour s'y concerter avec d'autres responsables de la Révolution. En mars 1959, il se rend donc vers le sud pour y rencontrer Haouès, mais, repérée par l'ennemi, la katiba qui l'escorte doit affronter trois régiments de parachutistes.
Le combat en terrain découvert est trop inégal. Amirouche et quelques hommes réussissent à fausser compagnie à leur adversaire. Une semaine après, le 28 mars, ils rencontrent Haouès au sud de Bou-Saada et ils se dirigent ensemble vers la Tunisie. Mais le groupe est alors attaqué par des unités de l'armée colonialiste: 2.500 soldats français contre une cinquantaine de moudjahidines.
La bataille tourne rapidement au massacre et Amirouche tombe aux côtés de Haouès. L’Armée de Libération Nationale perdait ainsi deux de ses plus brillants officiers mais le combat ne cessa pas pour autant et les wilayates qu'ils commandaient continuèrent à porter des coups terribles à l'ennemi.