Le secteur des boissons est en pleine expansion en Algérie
Algérie - Le secteur des boissons est l’un des plus importants en Algérie. Il a réalisé un chiffre d’affaires dépassant les 35 milliards de dinars en 2004. Les 1 400 qui interviennent dans le secteur emploient plus de 13 000 travailleurs.
Le marché algérien aura une consommation de 19 millions d’hectolitres à l’horizon 2008. Ces chiffres bruts poussent les investisseurs à s’intéresser de près au marché algérien. Les investissements nationaux et étrangers se multiplient dans le secteur. Les privatisations des unités publiques aussi.
Les dernières en date sont la privatisation de la conserverie d’El Kseur et de la brasserie d’El Harrach. L’unité d’El Kseur «COJEK», intéresse fortement le premier investisseur de la région de Béjaïa, le groupe Cevital, d’autant que l’entreprise produit du jus d’orange. En effet, le patron de Cevital aurait une vision plus globale du secteur.
Selon certaines sources, il s’agirait d’une première étape dans un investissement plus global qui inclurait un investissement dans la production d’oranges pour faire de son groupe un exportateur mondial de jus. Cevital avait déjà acquis l’unité de production d’eau de Lalla Khedidja, à Tizi Ouzou.
La brasserie d’El Harrach sera reprise par le groupe Flash, un acteur important du marché des boissons. La brasserie, cependant, changera d’activité et ne fera plus de boissons alcoolisées. La privatisation dans le secteur des boissons et jus a concerné plusieurs filiales.
L’EEM Benharoun et l’EPEM Mouzaïa ont été reprises par le groupe SIM. L’ES Batna a été acquise par le groupe industriel Attia. Les entreprises d’eaux minérales El Goléa et Beni Fodda ont également été privatisées.
Mais d’autres investisseurs, découragés par les difficultés liées à l’opération de privatisation, ont lancé leur propre activité et conquis rapidement les parts de marché des entreprises publiques, devenues encore moins attractives.
C’est le cas de la bière qui a vu les groupes Tango et Castel lancer leurs propres unités de production ainsi que les groupes Ifri et NCA-Fruital pour les boissons gazeuses et fruitées.
D’autres comme Danone ont préféré racheter des unités au secteur privé. Le groupe a acquis la société Tessala auprès du groupe de boissons Algad qui exploite une source à proximité d’Alger, avec un potentiel de 500 millions de litres par an. La nouvelle eau sera lancée sous la marque Hayet.
Autre groupe mondial ayant préféré s’associer avec une entreprise privée algérienne plutôt que de se lancer dans la bataille des privatisations, Nestlé Waters. La filiale française d’eaux en bouteille du groupe suisse Nestlé a signé un accord de partenariat en Algérie avec le Groupe Boissons gazeuses des frères Zahaf BGFZ. Nestlé Waters détient 51% du capital de la nouvelle société.
Le marché de la boisson attire de plus en plus d’intervenants.
La création de la zone de libre-échange avec l’Union européenne ne fera que conforter cette tendance. Le secteur agroalimentaire sera celui qui connaîtra les plus grands changements, affirment certains analystes.
Par Amine Echikr - La Tribune
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