Algérie : L'armée poursuit son offensive en Kabylie

Comme le laissaient présager les moyens mis en œuvre, l’opération déclenchée, lundi, par l’ANP dans le massif de Boumahni, au sud de la wilaya de Tizi-Ouzou, est partie pour s’étaler dans le temps.

Hier encore, même si les coups de feu se faisaient entendre de manière moins intense que ce ne fut le cas quelques heures après le début du ratissage ou encore dans la nuit de mardi, le pilonnage par armes lourdes était toujours aussi soutenu, hier, selon des sources à Draâ- El-Mizan.

Pour les mêmes sources, ce sont deux groupes terroristes qui subissent les assauts des militaires respectivement aux environs immédiats de Draâ-El-Mizan, dans la forêt de Boumahni, et un peu plus au sud, aux environs de la commune d’Ath-Yahia- Moussa.

Si l’on doit se fier à l’explication la plus répandue dans la région, le second groupe terroriste, localisé à une vingtaine de kilomètres au sud de Draâ-El-Mizan, serait entré en scène vingt-quatre heures après le début de l’opération dans le but apparent de tenter une diversion et, ainsi, à desserrer l’étreinte exercée par les troupes de l’ANP sur les acolytes du terroriste abattu dans la nuit de lundi et dont l’identité n’a pas été encore divulguée, jusqu’à hier après-midi, même si les convictions se sont faites plus insistantes concernant la “qualité” de ce terroriste dans l’organisation du GSPC. Ce second groupe serait composé, selon une source proche des services de sécurité, de dix à seize éléments.

A croire d’autres sources, au fait de tout ce qui a trait aux affaires sécuritaires en Kabylie, celle-là, l’avancée des militaires dans le périmètre ciblé rencontre des contraintes du fait non pas de la riposte des terroristes, mais des engins explosifs disséminés dans de nombreuses parties de la forêt, tout autour de périmètres que des seriate activant dans la zone II, selon le découpage territorial pensé par le GSPC, utilisent comme des zones de repli.

D’ailleurs, tous les blessés enregistrés dans les rangs de l’armée, vingt-sept jusqu’à hier en début d’après-midi, sont dus aux explosions d’engins enfouis, affirme une source bien informée. Une réalité qui a requis, en plus des renforts dépêchés, mardi après-midi, l’envoi hier de “personnels militaires spécialisés”.

En tous les cas, comme le relève un citoyen de la région, contacté par téléphone, rien, pour les populations de Draâ- El-Mizan, ne présageait qu’une opération d’une telle ampleur allait avoir lieu tout près de chez eux.

Un effet de surprise qui a peut-être joué en faveur de l’ANP dans la conduite de cette opération à l’issue de laquelle personne ne croit que les terroristes s’en sortiront comme ils ont pu le faire lors d’autres opérations initiées il y a quelques années, voire quelques mois, dans la même région ou dans d’autres contrées, comme Sidi-Ali- Bounab, aussi tristement réputées pour être des repaires privilégiés du GSPC.

Par Azedine Maktour - Le Soir d'Algérie