L’Algérie propose un projet de satellite arabe

La proposition de l’Algérie de doter le monde arabe d’un satellite d’observation de la Terre commence à se concrétiser.

C’est le chef de l’Etat en personne, M. Abdelaziz Bouteflika qui avait fait la proposition aux dirigeants arabes, lors du sommet de la Ligue arabe qui s’est déroulé, à Alger, en mars 2005. L’Agence spatiale algérienne avait été chargée, pour rappel, de faire les suggestions techniques et de les soumettre aux pays arabes.

Ainsi sur demande de la Ligue arabe, l’Agence spatiale algérienne, chapeautée depuis quelques jours seulement par le ministère de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, a réussi à préparer la première étude technique et les perspectives économiques et sociales de ce satellite. A cet effet, un atelier a été organisé, hier, sur le projet à la résidence «Djenane El-Mithak» et a regroupé plusieurs experts.

D’après le directeur général de l’Agence spatiale algérienne M. Oussedik, la concrétisation du projet ouvrira d’immenses horizons aux pays arabes dans le domaine des sciences et des technologies spatiales. M. Oussedik expliquera que la relance des économies dans les pays arabes passe inéluctablement par la maîtrise des outils de prospection et de l’exploitation des ressources naturelles de chaque pays.

Le représentant de la Ligue arabe, M. Djaballah, a mis en exergue, lors de son intervention, toute l’importance du projet une fois concrétisé. Il saluera, au passage, les réformes engagées dans nombre de pays arabes. Des réformes, a-t-il indiqué, qui sont devenues une réalité. Il faut savoir que le choix de l’Algérie, décidé par les pays arabes, pour préparer les premières études du satellite, n’a pas été pris au hasard. Notre pays par le biais de l’Agence spatiale algérienne dispose déjà d’une expérience appréciable dans le domaine.

Depuis plusieurs années notre pays, en collaboration avec les Anglais, a mis en orbite le premier satellite algérien ALSAT 1 et compte également lancer ALSAT 2 conformément au programme spatial tracé jusqu’en 2009 et qui s’étalera par la suite jusqu’en 2020.

La lutte contre les criquets, la désertification, la prévention contre les catastrophes naturelles, la cartographie des sols sont autant de missions remplies par ces satellites qui peuvent être d’un grand apport dans l’aménagement du territoire, les ressources en eau, l’agriculture, les ressources halieutiques, etc.

Concernant le satellite arabe d’observation de la Terre, le ministre de la Poste et des Tic, M. Boudjemâa Haïchour a affirmé, en marge de la cérémonie d’ouverture de l’atelier, que dans «le cas où les Arabes se mettraient d’accord, le projet coûtera au maximum 50 millions de dollars», autrement dit, a-t-il souligné une goutte d’eau par rapport aux moyens dont disposent les pays arabes. M. Boudjemâa Haïchour a qualifié, par ailleurs, le projet dont les délais de réalisation sont estimés à 18 mois, que c’est: «le premier projet arabe de cette consistance au service de la paix».

Il y a lieu de signaler que l’atelier sur le projet de satellite arabe d’observation de la Terre s’étalera jusqu’à demain. Les experts arabes devraient plancher durant trois jours sur l’étude technique réalisée par l’Agence spatiale algérienne pour approbation.

Le document final devrait, par la suite, être soumis au Conseil des ministres arabes de la Communication et de l’Information ainsi qu’aux ministres de l’Environnement.

Par Z. Mehdaoui - Quotidien Oran