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Premier jour de grève à ArcelorMittal : Le service minimum assuré

arcelorLa grève générale entamée hier au complexe d’El Hadjar a été largement suivie par les travailleurs de toutes les unités. C’est à 10h00 que le sit-in fut tenu en présence de centaines de travailleurs et tout cela s’est déroulé dans le calme.

On signale par exemple la venue du directeur général qui a effectué sa tournée habituelle sans débordements. Il faut dire aussi qu’à l’intérieur des 800 hectares de l’usine, le service minimum a été toutefois assuré. «La grève touche tous les compartiments de l’usine, mais on a laissé un service minimum afin de parer à tout sabotage ou incident», nous a déclaré M.Kouadria , secrétaire général de la section syndicale UGTA.

Si les quelque 6000 travailleurs de l’usine ont suivi massivement le mouvement, les autres ouvriers exerçant dans les points de ventes, dans les réseaux de distribution ainsi que dans les unités de chargement et déchargement du port ont eux aussi fait de même. Ce qui fait que ce mouvement de protestation est de loin le plus important, selon Kouadria, qu’a connu le complexe depuis son ouverture dans les années 1970. Pour ce qui est des revendications, la centrale syndicale reste campée sur ses positions, à savoir l’engagement du groupe ArcelorMittal et la réouverture immédiate de la cokerie et la réintégration des quelque 350 travailleurs.

Pour cela, elle donne un ultimatum de trois jours aux pouvoirs publics et la direction du complexe pour régler la question. En cas d’échec, une grande marche est prévue ce jeudi qui partira du complexe pour arriver aux locaux de Sider. Un ingénieur proche de la centrale syndicale nous a même fait savoir que M. Kouadria menace de démissionner de son poste au cas où la cokerie ne rouvrira pas ses portes. M. Kouadria nous a précisé en outre que cette action est juste et légitime, tout en rappelant que l’Etat, représenté par Sider et détenteur de 30% de l’usine, doit s’impliquer officiellement dans cette affaire de la cokerie.

Quant aux arguments avancés par la direction générale qui estime que la cokerie doit être fermée pour des raisons de sécurité, M. Kouadria nous explique en fait que la seule motivation de l’administration est de faire du bizness : « ArcelorMittal est une multinationale, ils font du bizness. Et quand on sait que les prix du coke sont en baisse, et qu’ils ont un stock important de charbon et de coke en Europe de l’Est, ils veulent tout simplement l’écouler sur le marché algérien.

Il faut savoir que cette matière reste indispensable à la combustion du fourneau. En plus de cela, le risque est que le complexe dépendra entièrement du port et des bateaux, ce qui provoquera certainement une crise d’arrivage. Enfin, je me réfère à ce que pensent les experts économistes, qui prévoient que l’investissement de 40 millions de dollars que nous demandons sera récupéré au maximum dans 3 ans.

Pour l’heure, l’ambiance de grève se poursuit toujours, et hormis le communiqué adressé à la presse, l’administration générale du complexe reste vigilante quant à faire des déclarations ou des commentaires sur ce premier jour de grève générale. Toutefois, et en dehors du discours officiel, un ingénieur qui ,est en exercice depuis l’ouveture du complexe nous a confié pour sa part que le but de ce mouvement est de voir l’intervention rapide du gouvernement pour injecter de l’argent sans contrepartie. En gros, dit-il, ils cherchent la facilité.

Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com
D'apres horizons-dz.com. Par Kaïs Benachour. Le 13 janvier 2010.

 

 

 

 

 

 

 

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