Algérie - 90% des bénéfices vont aux comptes des compagnies étrangères
Le secteur du transport maritime connaît, actuellement, une situation déficitaire engendrée, principalement, par les surcoûts de la chaîne de transport et de logistique et également par le dysfonctionnement dans la gestion.
Le manque à gagner se chiffre en millions de dollars, a indiqué, hier, Kamel Khelifa, expert et consultant dans le domaine des transports, lors d’un séminaire organisé à Alger.
S’articulant autour du thème « Evolution, rôle, statut et adaptation des métiers d’auxiliaires des transports », cette rencontre a permis aux participants de soulever leurs préoccupations et de débattre la problématique inhérente à l’absence de réglementation encadrant l’activité des transports et ses auxiliaires (transitaires, chargeurs, commissaires de douanes et mandataires).
L’objectif assigné à cette rencontre : inciter les organisations intervenantes dans le secteur à s’organiser en créant un comité de professionnels.
Ce comité se chargera de dégager une réflexion à même de proposer des solutions qui régleront surtout le problème des surcoûts du transport maritime tant décriés par les auxiliaires des transporteurs. M. Khelifa a, dans ce sens, fait remarquer que l’acheminement d’une marchandise vers l’Algérie coûte à la compagnie de transport 35 % de la valeur globale des produits transportés alors que celle-ci ne dépasse pas les 5 % dans les pays développés et que la moyenne mondiale est de 15%.
« Les surcoûts sont, principalement, liés au traitement de la cargaison en Algérie et puis au coût du frêt maritime dont le contrôle échappe aux importateurs », souligne-t-on. M. Khelifa a fait savoir, dans la foulée, que 90 % des bénéfices réalisés dans le cadre du transport maritime vont au profit des compagnies étrangères.
Le reste est versé pour le pavillon national qui lui n’assure qu’environ 10% de ses échanges extérieurs vu la vétusté de sa flotte. C’est d’ailleurs la réponse aux raisons qui poussent à recourir au frêt pour le transport maritime.
Selon M. Khelifa, si la situation du secteur perdure, dans peu de temps, « toutes les importations seront couvertes par les compagnies étrangères».
Et d’enchaîner : « Les tarifs de frêt de et vers l’Algérie demeurent assez élevés par rapport à nos voisins, que ce soit le transit portuaire souvent décrié par les opérateurs, ou le poste-acheminement qui n’obéit à aucune règle, notamment lorsque les transferts du port des marchandises sont effectués d’office vers des ports secs appartenant à des armateurs ».
A titre d’exemple, les frais de transport Marseille – Alger (40% de la valeur marchande) sont supérieurs à ceux fixés pour Marseille – Tunis. Les intervenants au séminaire ont quant à eux posé le problème du contrôle au niveau des ports, de l’absence de titre de transport pour les transporteurs routiers ainsi que de la relation entre le client et le transitaire qui reste indéfinie. Selon eux, le secteur nécessite une mise à niveau.
Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com
D'apres Horizons-dz. www.horizons-dz.com. Par Wassila Ould Hamouda. Le 26 Decembre 2008.