Algérie Monde

 

Algérie - Bouteflika auditionne le ministre des Finances : Les banques étrangères doivent prendre des risques

Ministre des financesCommentant l'exposé du ministre des Finances présenté, hier, dans le cadre des auditions annuelles, le président de la République s'est attardé sur deux volets : la question du fonds souverain, une option qu'il a qualifié d'aventure, et l'intervention des institutions bancaires, notamment étrangères dans le financement des différents projets d'investissement.

Ainsi et concernant le premier point, le chef de l'Etat a déclaré : «certains nous suggèrent de nous lancer dans l'aventure d'un Fonds souverain pour rentabiliser davantage nos réserves de change à l'étranger.

J'estime que le pays continue d'avoir un énorme besoin de capitaux pour le développement de l'économie nationale, qui ne plaide pas actuellement pour ce choix «. Bouteflika est revenu sur la rationalisation des ressources financières, un sujet qui a fait l'objet d'un examen approfondi lors du dernier Conseil des ministres, en instruisant le premier argentier du pays à « diligenter la réflexion pour la création d'un mécanisme financier national, à travers lequel le Trésor sera en mesure de mobiliser et de fructifier une part de l'importante épargne de l'Etat, en appui au financement de l'investissement économique dans le pays.

Après avoir relevé « tout l'intérêt que revêt l'état des finances publiques qui portent encore excessivement la charge du développement national, ainsi que l'importance du secteur financier dans tous ses segments, au regard du rôle qui lui est dévolu pour la dynamisation de l'investissement et, partant, la création de richesses autres que les hydrocarbures », le président de la République a également instruit le ministre des Finances pour que, « à l'avenir, l'examen de tout projet d'investissement public, soit accompagné de la prise en considération des dépenses de fonctionnement et autres dépenses récurrentes qu'il générera.

A ce sujet, le chef de l'Etat fera remarquer : «cela n'est pas destiné à freiner les efforts de l'Etat en matière de développement auxquels j'accorderais toujours une importance extrême, tant les retards à rattraper sont encore importants dans notre pays. Mais nous devons aussi renforcer notre visibilité sur l'avenir à moyen et long termes ».

Dans ce sens, M. Bouteflika se projette dans l'avenir en déclarant : « j'entends donc que cette démarche soit mise en oeuvre lors de la préparation du prochain programme quinquennal pour la période 2009-2014, un programme qui devra accorder la priorité aux projets ayant fait l'objet d'études préalables pour leur lancement sans retards ni réévaluation ».

Concernant le Système bancaire, le chef de l'Etat, après avoir pris acte des efforts qui ont été réalisés et appelé à les poursuivre, s'est montré « favorable à l'ouverture aux banques étrangères et aux banques privées, mais dans le respect des normes universelles.

Dans ce sens, il a fait remarquer que « l'autorité monétaire doit donc mettre au point un cahier des charges fixant certains critères aux Banques voulant travailler en Algérie, et notamment l'obligation pour elles de réserver une partie de leur portefeuille au financement réel de l'investissement et non pas à se limiter à l'accompagnement du commerce extérieur ou à la promotion des crédits à la consommation ».

En outre, le chef de l'Etat a instruit le ministre des Finances, qui exerce le contrôle des banques publiques, de veiller à l'identification de voies et moyens d'accroître le crédit au financement de tout investissement local productif, sain, et sincère.

Le chef de l'Etat a souligné, dans ce contexte : «nous devons encourager davantage les investissements productifs nouveaux, non pas ceux spéculatifs, mais ceux qui contribuent à la création de richesses véritables et qui participent à la création d'emplois ».

Sur ce point précis, le président de la République a chargé le Gouvernement pour trouver des solutions à cette question. Le chef de l'Etat a également abordé la question de la finalisation du cadastre général en décidant d'écourter le délai imparti à 5 ans au lieu de 10, comme prévu initialement.

A ce propos, il a jugé ce délai excessif et a ordonné au ministre des Finances de mobiliser tous les moyens requis, y compris aériens pour que cette opération soit parachevée durant le nouveau délai fixé, y compris dans le Nord du pays.

Il dira sur l'importance de cette opération «la finalisation du cadastre est fondamentale, notamment pour l'aménagement du territoire, l'urbanisme, les transactions ainsi que l'investissement ».

Enfin, le chef de l'Etat s'est félicité du démarrage du Commissariat chargé de la Planification et à la prospective, en soulignant que « c'est grâce à un instrument statistique de qualité que nous aurons une connaissance exacte de nos déficits, ainsi que de nos réalités économiques et sociales «. Dans son exposé au chef de l'Etat, le premier argentier du pays a mis en exergue certains indicateurs de la bonne santé financière du pays tels la croissance du PIB de l'année 2007 estimé à 3%, la stabilité de l'inflation, un excédent commercial de 33 milliards de dollars US en 2007, malgré une poursuite de la hausse des importations et enfin les réserves de changes estimées à 133 milliards de dollars US à fin juin 2008 contre près de 78 à la fin 2007.

Synthèse de l'article - Equipe Algerie-Monde.com

D'apres Le Quotidien d'Oran. Par Salah C. Le 8 Septembre 2008.

Actualité en Algérie

Toute l'actualite du moment

Forum Algérie Monde - Debats et discussions sur l'Algérie et sur le Monde.

 

Algerie-Monde.com © 2008 Tous Droits Réservés