Irak - USA : Al Maliki perd la confiance de Washington

Irak - Au moment ou Nouri Al Maliki s’apprêtait à rencontrer son «mentor» américain, le président Bush, à Amman, une note de service confidentielle de la Maison-Blanche émet de sérieux doutes quant à la capacité du Premier ministre irakien à faire face «aux violences communautaires». C’est le New York Times, dans son édition d’hier, qui le révèle dans un document-rapport de cinq pages daté du 8 novembre et rédigé par Stephen Hadley, le conseiller à la Sécurité nationale américaine.

Une initiative qu’il a prise après sa rencontre avec le chef du gouvernement irakien le 30 octobre à Baghdad. Ainsi Hadley, personnalité très écoutée dans les milieux néo-conservateurs, au pouvoir aux Etats-Unis, recommande fortement que Washington prenne des mesures pour renforcer Nouri Al Maliki, décidément dans une posture intenable dans le malstrom irakien. Pour le conseiller de la Maison-Blanche, ces éventuelles mesures pourraient aller du «soutien financier, à des groupes modérés» à l’envoi de milliers de soldats en renfort dans la capitale irakienne. Cette dernière éventualité risque d’achopper sur les réticences de plus en plus fortes à l’intérieur des Etats-Unis quant à l’envoi de troupes supplémentaires sur le front irakien.

Depuis le «retour» des Démocrates à la Chambre des représentants et au Congrès, le débat fait rage au sujet de la présence «catastrophique» des boys au pays des deux fleuves. Toujours d’après le New York Times, il devient impératif que le Premier ministre irakien prenne des dispositions draconiennes pour lutter contre les violences qui ont atteint des proportions chaotiques en Irak. La guerre civile semble effective même si un certain nombre de stratèges américains rechignent à le reconnaître, gestion médiatique oblige.

La Maison-Blanche est même invitée à «obliger» Maliki à reconsidérer ses appuis politiques au Parlement irakien afin de renforcer sa position. A l’heure actuelle, le Premier ministre irakien, Nouri Al Maliki, semble disposer, théoriquement, du soutien au sein du Parlement du mouvement du tonitruant chef chiite Moqtada Sadr. Ce dernier est accusé par plusieurs partis en Irak d’être engagé dans les violences intercommunautaires et d’avoir notamment commandité les représailles antisunnites suite au massacre de Sadr City.

Le constat de l’officiel américain semble être sans appel : «Les intentions du Premier ministre semblent bonnes quand il parle avec les Américains, mais la réalité dans les rues de Baghdad laisse à penser que soit Maliki ignore ce qui se passe, soit qu’il n’a pas encore les moyens suffisants pour traduire ses bonnes intentions en actes», analyse Hadley dans sa note de service. Un constat négatif pour celui qui se croyait être dans les bonnes grâces des stratèges américaine et qui caressait l’espoir de se voir confier un rôle déterminant dans les futurs plans de sortie de crise qui se trament au Pentagone.

Par Moumene Belghoul - La Tribune, le 30 novembre 2006.

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