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Algérie : Gérer la pluie ou l’eau de la pluie ?

Gestion de l'eau de pluie en AlgérieAlgérie - Il y a quelques années, exactement à la fin des années 1990, la Sonatrach était sur le point d’importer de l’eau douce du Canada.

Le principe consistait à faire en sorte que les méthaniers et autres navires transportant les hydrocarbures vers ce pays retournent en Algérie chargés d’eau. On ne sait plus ce qu’il est advenu depuis de ce projet, mais ce qu’on sait par contre, c’est que l’idée de recourir aux importations d’eau par l’Algérie avait longtemps fait son chemin, s’inscrivant comme l’une des options retenues par les pouvoirs publics dans leur objectif de remédier un tant soit peu à la sécheresse qui sévissait alors dans le pays et au déficit, aussi douloureux qu’alarmant, en ressources hydriques dont souffraient nos barrages.

Ce qu’on sait aussi, c’est que depuis quelques années, l’Algérie n’est plus ce pays honni par la pluie, mais, bien au contraire, une terre où le ciel se plaît à déverser ses nuages à débit pluviométrique record, faisant en sorte que du statut d’importateur potentiel de ressources hydriques l’Algérie pouvait aisément prétendre à celui d’exportateur d’une denrée peut-être plus précieuse que les hydrocarbures. Mais encore faudrait-il pour cela que des capacités de canalisation et de récupération de tous ces flots de pluie et flocons de neige dont ont profité ces dernières années toutes les régions du territoire national soient disponibles et puissent transformer les pluies en richesses hydriques.

Ce qui n’est malheureusement pas encore le cas. Et, les carences en matière d’infrastructures et de logistique aptes à convertir la bénédiction du ciel en matière profitable aussi bien pour la consommation des ménages que pour celle des différentes industries ne manquent pas de remonter en surface à chaque fois que la météo se plaît à maintenir le suspense, sa raison d’être une cinquième saison dans un pays où on semble gérer plus la pluie que l’eau de la pluie.

Ce qui est le cas sans doute en cette période précise où les responsables du secteur ont décidé de recourir aux restrictions pour faire face à une situation d’absence de pluie qu’on n’a pas revue depuis bien longtemps. Il y a quelques années, au temps de la pluie au goutte-à-goutte, on était en quête d’une solution qui aiderait à alléger les plans ORSEC.

Aujourd’hui, le défi est certainement tout autre, et plus dur à réaliser dans une économie où l’eau ne sert pas uniquement à étancher la soif des ménages, mais beaucoup plus, se veut indispensable pour abreuver tous ces projets réalisés ou en voie de l’être dans un pays qui a soif de changement et d’épanouissement. Autrement dit, les efforts d’autrefois sont à multiplier par la dimension de nouveaux objectifs.

Par Lyès Lbalitène - La Tribune, le 23 novembre 2006.

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