Le commerce militaire entre l'Algérie et la France en hausse
Algérie - France : les Commandes de l’armée algérienne ont triplé.
Le commerce militaire algéro-français semble s’orienter durablement vers la hausse.
Amorcée en 2001, au plus fort de la normalisation diplomatique entre les deux pays, cette tendance se confirme à la mesure des exercices budgétaires, poussée en cela par les plans de modernisation de l’armée algérienne et le souci de diversification de ses fournisseurs, au-delà du traditionnel partenaire russe.
L’an dernier, les commandes du ministère algérien de la Défense auprès des industriels français de l’armement ont quasiment triplé par rapport à 2004. Concrètement, elles ont dépassé la barre des 45 millions d’euros (45.059.802 exactement), un niveau jamais atteint de par le passé, selon des indications officielles.
Celles-ci figurent dans le rapport annuel sur les exportations d’armement de la France, le septième du genre, remis par le ministère de la Défense au Parlement. En 2004, les prises de commandes s’établissaient à 13,6 millions d’euros (voir le Quotidien d’Oran du 22 décembre 2005).
Les livraisons effectives se sont chiffrées à 7,25 millions d’euros contre 12,6 millions l’an d’avant. L’écart entre les montants de commandes - dont les contrats ont été « signés et entrés en vigueur par le versement d’un premier acompte - et les livraisons tient, selon les rédacteurs du rapport, au « décalage chronologique ».
Généralement, une commande, explique-t-on de même source, se concrétise par des livraisons échelonnées sur plusieurs années. En moyenne, les délais pourraient prendre cinq à six ans dans le cas des équipements les plus importants. Les prises de commandes ont profité, pour l’essentiel, à l’armée de l’air (44,7 millions d’euros), contre 400.000 euros pour l’armée de terre.
En revanche, comme l’année dernière, la marine n’a libellé aucun bon de commande auprès des industriels de l’Hexagone. Dans le registre des livraisons, l’aviation s’est taillée la grosse part. Ses acquisitions sur le marché militaire français ont coûté au Trésor un peu plus de sept millions d’euros, contre 300.000 euros pour les forces terrestres.
Les forces aériennes ont acheté pour 2,8 millions d’euros en aéronefs. Leur nature n’a pas été précisée, mais il s’agirait, selon toute vraisemblance, d’hélicoptères. Le plus gros montant - 3,2 millions d’euros - a été consacré à l’acquisition d’équipements de transmissions et de contre-mesures, alors que 1,3 million a servi à l’achat de matériel destiné à l’entraînement et aux simulateurs de vols.
A contre-courant d’une idée reçue, les relations commerciales entre Paris et Alger dans le domaine militaire sont loin de se réduire à la portion congrue. En près d’une décennie, les indicateurs sectoriels ont été constamment tirés vers le haut.
Ainsi en est-il des prises de commandes dont les montants successifs ont atteint 197,6 millions d’euros depuis. De 3,9 millions d’euros en 1996, elles ont baissé à 0,1 et 1,1 million d’euros respectivement en 1997 et 1998, avant de s’envoler à 27,3 millions d’euros en 1999.
Après un recul à 6,3 millions d’euros en 2000, elles ont à nouveau valsé pour s’établir à 16,1 millions en 2001, 40,2 millions en 2002, 43,9 millions en 2003, suivie d’un nouveau ralentissement en 2004 (13,6 millions).Une tendance plus ou moins régulière se dégage au chapitre des livraisons.
Cumulées sur neuf ans (1996-2005), celles-ci ont pesé 100,8 millions d’euros. Le meilleur indicateur a été enregistré en 1996 avec des acquisitions effectives de l’ordre de 20,8 millions d’euros. Suivent dans l’ordre l’année 2001 avec un montant de 17,9 millions, 2000 (15,7 millions), 2004 (12,6), 2003 (11,6), 2005 (7,3), 1997 (6,8), 2002 (5,5), 1998 (2 millions) et 1997 (0,9 million).
De l’un de nos correspondants à Paris : S. Raouf - Quotidien d'Oran, le 28 octobre 2006.
Actualité en Algérie
Toute l'actualite du moment
Forum Algérie Monde - Debats et discussions sur l'Algérie et sur le Monde.