Installation du nouveau président de la Cour suprême en Algérie

Algérie - Le nouveau président de la Cour suprême, M. Kaddour Berradja, a été installé hier par son prédécesseur, M Mohamed Zeghloul Boutarene, conformément au décret présidentiel le nommant à ce poste.

Se déclarant honoré par la confiance qu’a placée en lui le premier magistrat du pays, le nouveau président de la Cour suprême a affirmé que son action à la tête de la plus haute instance judiciaire s’articulera autour de quatre thèmes principaux.

Il s’agit en premier lieu de la concrétisation de la réforme à travers l’organisation interne de cette instance et ce, par la mise en place d’un réseau informatique interne pour parvenir, selon M. Berradja, à la célérité souhaitée dans le traitement des affaires en suspens.

Pour rappel, M. Mohamed Zeghloul Boutarene a indiqué, mercredi dernier, à l’occasion de l’ouverture de la nouvelle année judiciaire, que 30 864 nouveaux recours ont été introduits auprès de la Cour suprême durant le premier semestre de l’année en cours.

M. Boutarene avait précisé que, devant le nombre croissant de ces recours, «nous nous devons de déployer davantage d’efforts et de réfléchir à des mécanismes permettant de traiter ces recours, en veillant toutefois à ce que les décisions rendues soient judicieuses».

Il a rappelé que la Cour a rendu des décisions concernant 33 170 recours durant l’année écoulée contre 19 569 en 2004. Il reconnaîtra cependant qu’«en dépit des efforts déployés nous ne sommes pas parvenus à prendre en charge le nombre important de recours», soulignant que «39 721 nouveaux recours avaient été introduits en 2005 contre 33 075 en 2004».

Le second thème de l’action du nouveau président de la Cour suprême consiste, selon ses déclarations, en l’organisation des greffiers. Le troisième objectif de M. Berradja visera la modernisation du fonctionnement de la Cour.

Quant au dernier axe de son action, il concernera essentiellement l’organisation de la jurisprudence.

En marge de cette installation, le président du syndicat des magistrats, M. Mohamed Laïdouni, reconnaît les lacunes de la justice et se déclarera en faveur des réformes qui permettront «une célérité adéquate pour un traitement équitable des affaires en suspens».

Rappelant que le dernier mouvement a touché 520 magistrats, il reviendra sur la question du service national pour les magistrats. «Nous n’avons jamais demandé que les magistrats soient dispensés du service national, mais nous avons demandé aux autorités de trouver un mécanisme pour que les magistrats fassent leur service national sans pour autant altérer le bon fonctionnement des cours.»

Quant à la charte de l’éthique des magistrats, il dira qu’un premier jet a été soumis au Conseil supérieur de la magistrature. Ce dernier élaborera et adoptera la mouture finale du texte qui régira la conduite des magistrats.

Notons que M Mohamed Guettouche remplacera Benyoucef Abdelkader au poste de procureur général de la Cour suprême. Le nouveau magistrat a pris hier ses nouvelles fonctions lors de la même cérémonie d’installation.

Par Ghada Hamrouche - La Tribune