Algérie : Sonatrach oriente son programme d’exploitation vers le Nord

Algérie - Les amendements portés à la nouvelle loi des hydrocarbures entreront en application à partir de l’année prochaine. C’est ce qu’a déclaré le ministre de l’Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, jeudi dernier à l’APN, en marge des réponses aux questions orales des députés.

A ce sujet, il a indiqué que «la loi sur les hydrocarbures, actuellement au niveau de la commission des affaires économiques, du développement, de l’industrie et de la planification, entrera en vigueur début 2007, après la signature des textes d’application».

Durant cette même période, la Sonatrach prévoit le lancement de 7 avis d’appel d’offres pour la prospection et l’exploitation d’hydrocarbures, a ajouté le ministre. Le groupe Sonatrach va apparemment orienter une partie de ses travaux cette fois-ci vers certaines wilayas du nord du pays : un programme de raccordement au réseau de gaz de ville pour 52 000 foyers uniquement dans la wilaya d’Alger sera lancé en 2007 pour être achevé la fin 2009.

Chakib Khelil a tenu à préciser que la priorité sera donnée à certaines régions de la wilaya d’Alger, notamment Dergana (Bordj El Kiffan) qui sera alimenté en 2007, en ajoutant que le programme économique complémentaire 2006-2010 prévoit le raccordement de 4 700 foyers dans les communes de Rahmania, Mahelma et Bouchaoui.

En matière d’investissement, la Sonatrach envisage l’importation d’un équipement spécialement conçu pour les puits à faible rendement afin d’améliorer ce dernier.

Ce matériel sera probablement utilisé pour l’exploitation du champ pétrolier de Oued Katrini, à Bouira, dont le rendement, estimé à 50 m3, soit 300 barils par jour, est jugé «faible» par le ministre. «Si cette expérience donnera de bons résultats, elle sera élargie au reste des puits», a expliqué le premier responsable du secteur. Le groupe Sonatrach prévoit un riche programme de prospection et d’exploitation s’étalant sur plusieurs années (2006-2010) et qui sera lancé dans 7 wilayas du Nord, à savoir Laghouat, Tiaret, Djelfa, Médéa, El Bayadh et Khenchela.

En abordant les prix du pétrole, M. Khelil a estimé que «la hausse des prix du pétrole reprendra à partir de l’hiver», après, bien sûr, une sensible baisse ces dernières semaines qui a ramené les prix de 78 dollars le baril, en août dernier, à 60 dollars actuellement. «[…] Je pense que les prix vont se stabiliser à leurs niveaux actuels ou baisser un peu avant de reprendre», a dit le ministre, qui a expliqué que la faiblesse actuelle des prix du pétrole est due notamment à la préoccupation concernant l’affaiblissement de l’économie américaine, l’accalmie de la situation géopolitique et climatique ainsi que la baisse de la demande des Etats-Unis en essence.

Après la fin des vacances, il prévoit que la demande pétrolière en hiver soit «plus importante» : elle s’articulera autour de 1,3 et 1,4 million de barils par jour, ce qui relancera les prix.

«Nous pensons que l’année prochaine, la demande sera plus importante, d’autant plus que l’économie américaine semble reprendre, notamment avec l’éventuel accord entre les Etats-Unis et la Chine sur le domaine financier, ce qui pourrait réduire le déficit américain et aiderait par là même à baisser les taux d’intérêt», a déclaré M. Khelil. Quant à l’inquiétude exprimée par certains producteurs quant à la poursuite de cette baisse, le ministre considère que «cette baisse est normale en cette période», où c’est les fondamentaux qui contrôlent le marché, à savoir l’offre, la demande et les stocks.

Selon le ministre, cette importante baisse des prix est préoccupante : «Nous pensons qu’ils vont rester à ces niveaux ou faiblir un peu plus [59 ou 58 dollars le baril], mais ils vont reprendre et se renforcer au début de l’année prochaine, soit en hiver, où la demande va être en hausse.»

Concernant une éventuelle réunion extraordinaire de l’OPEP, M. Khelil considère qu’«elle n’était pas nécessaire pour le moment […]».

Il a toutefois relevé que «si les spéculateurs n’étaient pas préoccupés par une possible intervention de l’organisation, les prix auraient déjà baissé».

Affirmant que les membres de l’organisation étaient «constamment en concertation», il a souligné que la réunion en décembre prochain à Abuja (Nigeria) «est une bonne occasion pour prendre la mesure adéquate si nécessaire».

Par Radia Djouzi - La Tribune