Algérie : Pas d’Algériens à l’école saoudienne
Algérie - Intervenant jeudi à l’APN, le ministre de l’Education nationale est revenu sur le dossier de l’école saoudienne à Alger. Benbouzid a affirmé que la décision de retrait des élèves algériens de cet établissement est «irréversible» et que le ministère de l’Education nationale «applique les lois algériennes avec rigueur, notamment lorsqu’il s’agit de l’avenir de nos enfants». Une déclaration qui devrait mettre fin à la polémique autour des établissements scolaires étrangers ouverts en Algérie.
Pour le ministre de l’Education, l’école saoudienne d’Alger, ouverte en avril 2003, «est dans une situation de non-conformité à la législation algérienne en la matière». Selon ses déclarations, rapportées par l’APS, cette école a été créée sur la base d’un «accord de principe entre le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et l’ambassadeur saoudien à Alger, sans l’aval du ministère de l’Education nationale».
Il a rappelé dans ce cadre qu’en «janvier 2005, le directeur de l’école saoudienne a été convoqué afin de lui demander de se conformer aux lois en vigueur dans ce domaine.
Un délai d’une année lui a été octroyé pour ce faire». Et de préciser que le directeur de l’école saoudienne «a indiqué qu’il n’était pas en mesure d’appliquer la décision algérienne et a adressé une correspondance au ministère dans laquelle il annonce la déscolarisation des élèves algériens de son école, qui compte 700 élèves dont 64% sont algériens».
Mais dans le communiqué publié le 3 septembre dernier, l’ambassade d’Arabie Saoudite a nié avoir été destinataire d’une telle correspondance, affirmant que l’école saoudienne «n’a reçu aucune correspondance du ministère, contrairement à ce qui a été annoncé par le ministère de l’Education nationale».
D’autre part, le ministère de l’Education avait affirmé le même jour que «les représentants de l’ambassade saoudienne à Alger ont été informés des dispositions qu’ils doivent prendre pour se conformer à l’ordonnance du 23 août 2005 qui fixe les règles générales régissant l’enseignement dans les établissements privés d’éducation et d’enseignement en Algérie».
Des responsables de la tutelle ont même précisé qu’au terme des réunions tenues avec des responsables de l’ambassade saoudienne et des représentants du ministère des Affaires étrangères algérien, il a été rappelé que cette ordonnance stipule clairement que «la création des établissements d’enseignement étrangers est subordonnée à un accord bilatéral ratifié».
Concernant le transfert des élèves, le ministre a souligné jeudi que «l’opération de transfert des dossiers des élèves algériens se poursuit», réaffirmant son engagement à veiller à leur «réinscription dans les écoles publiques ou privées agréées, selon le choix de leurs parents».
Le problème ne se pose pas, cependant, pour le lycée français du fait de l’existence d’un accord de réciprocité entre les gouvernements des deux pays.
Le ministre a indiqué que l’Algérie et la France sont liées par un accord spécial dans ce domaine, ajoutant qu’à l’instar du lycée français à Alger, il existe une école algérienne à Paris, avec tous les paliers d’enseignement, qui compte 380 élèves encadrés par 51 enseignants et qui dispense un enseignement totalement algérien.
Par B. Mokhtaria - Quotidien d'Oran |